Dis-moi quel est ton vêtement préféré, je te dirai qui tu es
LA CRAVATE - LE JEAN - LA LINGERIE - LA DOUDOUNE - LES CHAUSSETTES
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LA CRAVATE
Tu te dis souvent que la seule chose que les femmes ne t'ont pas piqué, à part le slibard, c'est la cravate.
Le pantalon, la chemise, la veste, le polo, elles t'ont tout emprunté et jamais rien rendu.
Sauf la cravate.
Windsor, Atlantique, Cavendish, les nœuds de cravates* n'ont aucun secret pour toi. Tu la portes uni au boulot, rayé pour un entretien pro, à pois pour un rendez-vous galant et cachemire pour une soirée avec la baronne de la Tronche en Biais.
Prends une pince et attache-la bien à ta chemise pour éviter qu'une donzelle te prenne par la cravate pour te mener droit vers l'église.
Cela dit, rien ne t'excite plus qu'une femme portant cravate, négligemment dénouée sur un profond décolleté.
LE JEAN
L'exploit de l'industrie textile est de t'avoir fait acheter ce vêtement déchiré, troué, effiloché et décoloré.
Je te proposerais ma vieille chemise à carreaux dans le même état, tu me l'enverrais avec dédain dans la tronche.
Mais par contre, ton jean, plus il a l'air dégueulasse, plus tu le trouves génial.
La seule chose qui t'emmerde vraiment, c'est que ta mamie achète le même Jean troué aux genoux.
Pfff... ya plus de respect pour la jeunesse.
LA LINGERIE
Tu considères la lingerie fine comme un papier de soie entourant un beau cadeau.
Le cadeau c'est toi.
Tu te douches, tu te crèmes, tu te parfumes, tu te oins.
Tu ouvres la jolie boite que tu viens d'acheter et du bout des doigts tu saisis délicatement les bretelles, tu déplies avec soin la fine dentelle noire aux délicats rubans rouges et tu te glisses avec précaution à l'intérieur.
Le miroir confirme que tu es magnifique, sexy, radieuse.
Ding Dong !
Le voilà. Tu mets ton peignoir rouge en soie. Tu ouvres la porte. Tu souris. Il entre.
Il t'embrasse goulûment en mettant un coup de pied dans la porte, écarte les pans de ton peignoir, jette à peine un coup d'oeil sur ton corps joliment emballé de satin.
Fou de désir, il déchire tout et te baise sauvagement, tu soupires...
Tu soupires encore...
150 balles de foutu.
LA DOUDOUNE
T'es une frileuse. Sans ta doudoune, tu ne survivrais pas à l'hiver. Tant pis si t'as l'air du bonhomme Michelin. Au moins tu es au chaud.
A partir de 15 degrés, tu sors ton manteau boudiné et tes moon boots.
Dans la rue, t'as l'air d'une couverture matelassée qui prend l'air mais t'en as rien à foutre, il y a que les cons qui se les gèlent.
Ton côté écolo-bobo dusse-t-il en souffrir, ton duvet portatif, tu l'achètes en plume d'oie. Le polyester, très peu pour toi.
Même en vacances à la plage, tu l'emmènes. Il fait parfois un peu frisquet le soir dans ces contrées lointaines. Les autochtones goguenards se demandent si tu t'es pas trompée de destination.
Bien au chaud dans tes plumes, tu les emmerdes.
LA CHAUSSETTE
Un matin, quand ta femme excédée t'a balancé cet ultimatum :
"Je n'en peux plus, ta collection de chaussettes, je n'en peux plus. C'est elle ou moi !"
Tu l'a choisis elle. L'autre, la mort dans l'âme, tu l'as découpée en petits morceaux et jetée dans la poubelle. Tu n'as rien gardé en souvenir. Si c'est pas toi qui en profite, personne d'autre n'en profitera.
Une collection unique d'un millier de chaussettes.
De toutes les couleurs, de toutes les hauteurs, de toutes les matières.
Certaines, avec des motifs animaux, des fruits, des fleurs, des paysages
Des paires collector de Star Wars, Disney, Marsupilami, Casimir, Kermit la grenouille,...
Toutes lavées à la main. Repassées. Reprisées au moindre accro.
Chaque paire soigneusement rangée dans sa boite personnelle.
Elle ne se rendait pas compte du sacrifice.
Quel gâchis si je les avais détruites.
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Neko, août 2023
Référence : Trendhim.fr (pour les cravates)