La bulle de Neko

Voyage au fond des mers

Voyage au fond des mers (1966) - S2 E1 (50 mn)

 

Série télévisuelle sur les aventures fantastiques du sous-marin nucléaire Neptune et de son équipage.

 

-------

 

 

Dans cette épisode, des baleines en pleine saison migratoire mettent en péril des recherches scientifiques occasionnant des dégâts sur la station sous-marine.

 

Comme le dit l’Amiral « en période de migration les baleines voyagent en ligne droite sans contourner les obstacles ».

 

J’ai pas de diplôme Baleine, mais il me semble étrange que ce cétacé fonce délibérément sur n’importe quoi sous prétexte qu’elle ne peut pas le contourner.

 

Bon passons ce détail.

 

Un sous-marin de poche descend pour constater les dégâts sur la station. Au cours de la plongée, un cétacé dont la réputation n’est plus à faire concernant sa trajectoire linéaire, fonce droit sur la sphère. L’Amiral du Neptune demande alors la remontée immédiate du mini sous-marin.

 

Sous l’œil de l'Amiral et d'une scientifique, l’engin est remonté.

Le hublot brisé est constaté.

Les dégâts sont mortels pour le plongeur.

Ils ouvrent l’écoutille et extirpent le gars de l’appareil.

 

Un personnage dit : « Sortons-le de là , doucement, attention… »

 

Quoi, attention... Pas la peine ; le gars est dead.

Comme on ne va pas s’encombrer d’un personnage inutile (qui plus est, russe), le scénariste le trucide.

 

Au fait... je ne vous ai pas parlé de l’alibi féminin.

Comme le projet est américano-russe, la scientifique est russe. Heureusement qu’ils lui ont collé un accent parce qu’elle a l’air plus d’une américaine que d’une slave de l'ère soviétique.

Cependant pour bien marquer une différence entre la cool attitude amerloque et le manque d’état d’âme russe, le caractère de la dame est proche de la froideur sibérienne.

 

Mention spéciale pour les effets spéciaux de cette séquence qui ne sont pas trop nazes pour l’époque (sûrement des extraits d'archives).

 

Le mini sous-marin devra être en réparation pour une semaine.

Katia la russe, s’énerve. Elle veut absolument qu’on redescende, là, tout de suite, pour aller récupérer les recherches qui vont sauver le monde de la famine, et patati et patata.

Elle propose même d’y aller elle-même.

 

Ce que femme veut, Dieu le veut.

L’Amiral décide donc de l’accompagner dans la boite de conserve accidentée.

Dès le lendemain, ils embarquent, l’air serein...

 

...ou inconscient. Oui, parce que retaper en une nuit, un engin qui s’est pris la veille, un 200 tonnes dans le hublot, même mon garagiste ne fait pas cet exploit pour un phare cassé.

 

La lente descente est entamée, lorsque soudain, un appel radio retentit :

 

Neptune appelle la sphère, c’est urgent ! Je répète, c’est urgent !

-Je vous écoute.

On capte un signal, produit sans doute par une baleine et qui se rapproche.

-A quelle distance ?

Moins de 2000 mètres.

-Dans quelle direction ?

Elle se dirige droit sur vous pour l’instant.

-Continuez à la suivre.

Oui mais la baleine se déplace à une vitesse étonnante, Amiral.

-Combien ? Quelle est sa vitesse ?

Je sais que ça vous semblera incroyable, Amiral, mais il s’agit de 50 nœuds !

-Je vous crois. Remontez-nous tout de suite !

 

Et là, la meuf, elle dit NON. Elle râle, elle tempête, elle pique une crise.

L’Amiral n’en a cure. Il remonte.

 

Mais la baleine fonce. Le Capitaine du Neptune suggère alors de lâcher 200 litres de liquide anti-requin pour l’aveugler dans l’espoir qu’elle change de trajectoire.

 

Du liquide anti-requin ? Pour une baleine ?

Donc si je récapitule : une baleine avec toutes ces facultés oculaires foncent dans tous les obstacles à sa portée, par contre une fois aveuglée, elle les contourne ?

(Spock vient de me souffler à l’oreillette que c’est illogique).

 

Le capitaine ordonne d’engager 400 litres dans les tuyaux. Puis il contacte l’Amiral toujours coincé dans sa sphère et l’informe qu’il va balancer 200 litres dans la gueule de l’animal.

 

Je vous entend d’ici. 200 litres. 400 litres. 200 litres. Il s’égare ou quoi l’écrivaillon ?

J’y suis pour rien, d’accord ?

 

soit, c’est un problème de traduction,

soit le scénariste a bu un coup de trop le jour où il a écrit cette scène,

soit c’est le capitaine qui anticipe une 2ème giclée de 200 litres,

Ou bien… j’ai un problème auditif.

 

Bon passons.

 

La tension est à son comble.

     La baleine engloutit la boule de métal.

          Cri perçant de la blonde.

               Évanouissement.

 

------

 

Après avoir assisté médusé, sur son écran télé, au gobage du mini sous-marin, le Capitaine ordonne de rattraper et de poursuivre la baleine.

Un abruti demande s’il peut torpiller le cétacé.

 

-Non ! Si nous tuons la baleine, nous les tuons aussi

Vous ne croyez tout de même pas qu’ils sont vivants ? C’est impossible !

-Pourquoi ? La sphère est étanche non ? Ils ont de l’oxygène, il y a d’excellentes chances qu’ils s’en tirent.

 

Mais bien sûr…

 

L’abruti s'écrie : « Capitaine ! la baleine sait que le sous-marin la suit et elle change de direction ! »

 

Je ne sais pas comment il a déduit ça. Une communication télépathique avec la baleine sans doute. En tout cas, l’abruti sait ce que pense l’animal.

Ah tiens ? Elle change de direction… C’est donc possible qu’elle sache bifurquer ? Tout le monde le sait, les cétacés changent de direction après un bon repas.

Sûrement l’apport en fer.

 

------

 

Le Neptune se lance donc à la poursuite de la baleine.

 

Pendant ce temps, une stratégie est mise en place. Des sous-mariniers qui ne connaissent rien à la physiologie d’une baleine, pensent qu’elle peut nager entre deux eaux complètement groggy. Ils vont donc l’anesthésier avec 500 unités de Vadormir dans son lard. Mais pas l’endormir complètement, juste un peu, histoire qu’elle ne coule pas à pique au fond des abysses.

 

Le missile anesthésiant est lancé à 45 mètres. La bête rugit et se cabre.

(oui, ça rugit une baleine quand on lui enfonce un missile dans le derrière).

Le sursaut de douleur de la bête fait valdinguer, dans tous les sens, la sphère dans son estomac.

 

------

 

Katia toujours évanouie, finit par émerger, aider par quelques tapes sur la joue.

Où sommes-nous demande-t-elle ?

 

C’est le comble, cette fille de l’Est est complètement à l’Ouest.

 

L’Amiral gêné n’ose pas lui dire qu’elle a servi d’encas à un monstre des mers.

Comme à son habitude, elle peste, elle râle, elle insulte, elle exige, elle veut.

 

Quelle patience il a, l’Amiral !

A sa place, je l’aurais calmée avec un puissant aller-retour.

 

Son côté scientifique reprenant le dessus, elle fait remarquer qu’il leur reste 92 minutes d’oxygène, suffisamment pour retourner au sous-marin. Il finit par lui expliquer le problème. Dans le déni, elle mentionne qu’une baleine ne peut avaler un homme. C’est un mythe dit-elle.

 

Ce qui est tout à fait vrai. Une baleine ne peut avaler que de minuscule crevettes ou poissons. Elle avale plusieurs litres d’eau, filtre et recrache tout ce qui n’est pas plancton.

(source wiki, fais l’effort d’aller t’instruire un peu)

 

C’est un archéocète lui assure son compagnon d’infortune. Une race de cétacé sensée être éteinte dont on soupçonne l’existence de spécimens géants.

 

------

 

Pendant que les deux naufragés papotent, retour au Neptune qui se fait défoncer par la baleine, un peu vénère qu’on la suive sans lui demander son avis.

 

Celle-ci finit par s’échouer sur un récif, droguée. Le sous-marin s’approche et organise une sortie. Le sauvetage consiste à entrer entre les mâchoires de l’endormie, de harponner la sphère et de la tirer hors de la gueule du monstre.

 

L’animal marin rouflant la bouche ouverte, ils s’insinuent en elle sans difficulté et progresse péniblement dans ses entrailles.

 

Bon. Là je fais une pause. Il faut que je vous décrive l’intérieur d’une baleine. En principe, à l’intérieur d’un corps, il n’y a pas de vide. Tous les organes sont imbriqués ou collés les uns aux autres. Là, non. Dans cette baleine, y a de grandes pièces avec des trucs en plastique qui pendouillent au plafond, des boudins par terre, des couloirs et des tempêtes.

 

Non.

C’est pas crédible.

Virez-moi le chef décorateur.

 

-------

 

Dans la sphère, Katia la russe panique. Elle étouffe, manque d’air. L’Amiral bon prince (après s’être fait insulté) la rassure. En profite pour lui claquer une beigne pour la calmer et lui donne à boire.

 

Perso, je l’aurai laissé crever. Ses agitations consomment trop d’oxygène. Oui, je sais, c’est ignoble. Dans un film américain, je serais le lâche qui ferait n’importe quoi pour survivre, y compris sacrifier les autres.

 

Elle va beaucoup mieux puisqu’elle se remet à râler. Elle veut torpiller l’animal de l’intérieur. Il tente de la convaincre que c’est risqué pour leurs abattis.

Pour la distraire de cette idée, il lui raconte une histoire fumeuse sur un marin anglais dénommé James Barclay qui aurait vécu 24 heures dans une baleine, en 1891.

 

Etant d'une nature crédule, je me précipite sur Gougueule pour lui demander si c’est vrai.

Je ne te donne pas la réponse, tu iras la chercher toi-même.

 

En plus de la claque, il lui donne au passage une leçon éthique sur la préciosité de la vie ; comme si, en tant que russe, elle n’avait aucunement cette notion humaine.

 

Et en bon bigot américain, l’Amiral lui déclame un verset de la Bible sur Jonas (il récidivera dans l’épilogue).

 

------

 

Pendant ce temps l’équipe de secours galère dans les entrailles. Se frayant tant bien que mal un chemin parmi les ballons rouges qui constituent les organes de la baleine.

 

Niveau crédibilité : zéro.

 

Reste plus que 7 minutes d’oxygène.

 

------

 

Dans un élan émotionnel inhabituel, Katia avoue qu’Alexis et elle (le russe noyé dans la sphère) étaient sensés se marier le mois suivant.

 

Voilà une femme qui se met dans des états passionnés en pensant à la perte potentielle de ses recherches et qui reste roide dans ses escarpins devant le cadavre de son malheureux fiancé dont la mort tragique ne lui tire pas même le début d'une once de larmichette.

Faut qu’on m’explique le mental émotionnel de cette femme.

 

Au moment où, par désespoir, ils décident de tenter le largage de la torpille, en espérant que l’explosion les propulse hors de la baleine, comme un bouchon de champagne, un quidam passant par là, toque à leur hublot.

 

Toc toc, c’est nous que v’là, l’équipe de secours.

 

------

 

Les sauveurs pénètrent dans le mini sous-marin... heu… attends 2 s’condes. Y a pas un problème de pressurisation ou de décompression, un truc dans l'genre ? Ils peuvent ouvrir l’écoutille comme ça ?

Bref. On leur donne de l’oxygène, l’engin est accroché au câble et on commence à le hâler.

 

Au même moment, la baleine sort doucement de sa torpeur. Elle s’agite.

Un abruti (sûrement le même que tout à l’heure) demande s’il faut suivre la baleine.

 

Suivre la baleine ? T’as bien dit « suivre » ?

Mais, gars, ton sous-marin n’est pas sensé être devant la baleine entrain de tirer le câble ?

 

Le treuil fume mais résiste.

Dans un rot, la sphère s’extirpe de la gueule du monstre.

Sauvés !

 

Le cétacé lui, s’en va, avec un ulcère à l’estomac et la sensation d’avoir fait une indigestion.

 

FIN

 

_________________

Neko, septembre 2023

 

 

 

 

Sources :

  • Chaîne YT "Régis Carrière"
  • Chaîne Odysée "le refuge des fictions classiques"


13/09/2023

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour