La bulle de Neko

Dis-moi quel objet tu préfères, je te dirai qui tu es.

 TON APPAREIL de MASSAGE –  TON CANAPE –  TA CARTE BLEUE

 

 TES BASKETS –  TON ORDINATEUR –  TON CLOPE

 

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TON APPAREIL de MASSAGE

    T'es un(e) jouïsseur(se)

 

Bon, dis-moi. Ton appareil de massage là, tu vas pas m’la faire à moi.

Il aurait pas plutôt une forme phallique des fois ?

Non ?  T’es sûr ?

Bon, ok.

 

Au boulot, tu penses à lui

En voiture, tu penses à lui

Pendant tes courses, tu penses à lui

 

Tu le kiffes

Tu le chouchoutes

Tu le bichonnes

 

Dans ton lit, dans ton bain, dans ton canapé.

Parce qu’il te fait du bien, là où t’en as le plus besoin.

 

C’est le seul qui arrive à te détendre comme il te faut.

 

Une seule fois, il t’a fait faux-bond.

Tu as cru mourir cette nuit-là.

 

C'était un dimanche.

21 heures.

Pas un bouclard ouvert à 100 lieux à la ronde. Tu t’en es jamais remise.

Depuis, tu as un stock de piles dans ta cave qui va jusqu’au plafond.

 

Faut pas déconner.

 

 

 

TON CANAPE

    T'es un(e) une hyper inactif(ive)

 

C'est sûr, tu ne fais pas partie des hyperactifs.

ça s'saurait.

 

Quand tu l’as acheté, il était pimpant, tout neuf, en synthétique véritable.

Tu l’as pris marron parce que ça va avec tout.

Accoudoirs, coussins, appuie-tête, il a tout le confort rêvé pour ton gros cul et ton dos si fragile.

 

Idéal pour regarder la télé durant des heures. Il accepte volontiers que tu t’affales sur lui.

Voire même, que tu t’endormes sur ses accoudoirs.

Il ne t’en veut pas ; tu es si mignon quand tu baves.

Il pousse la bienveillance jusqu’à accepter tes immondes pets sonores et malodorants.

 

Avec le temps, vous vous ressemblez de plus en plus.

Odeur de vieux, tâches indéfinissables, craquelures, décoloration, brûlures de cigarettes.

Vous vous avachissez de concert.

 

Vous ne faites plus qu’un. Pour tes amis, ta famille, tu es indissociable de lui.

Il est où Machin ?

- Su l’canapé

Ah ok.

 

Ta moitié te tanne depuis des années pour le changer.

Tu lui réponds à chaque fois que « toi vivant, jamais tu ne l’abandonneras dans une déchetterie ! »

 

Ta moitié a fini par comprendre le message et te prépare une soupe aux champignons nucléaires fraîchement cueillis dans les bois.

 

 

 

TA CARTE BLEUE

    T'es un(e) incorrigible dépensier(ière)  

 

T’avais 16 ans quand c’est arrivé la première fois.

Ton banquier t’a séduite avec son regard de velours et son contrat carte bleue.

T’as dit oui tout de suite.

 

Tu t’es sentie comme une grande. T’as pas un kopeck sur ton compte mais ça ne fait rien.

Tes parents sont là pour le remplir avec chantage aux bonnes notes à la clé.

 

Tu es devenue une consommatrice non avertie. Désormais, tu sais dépenser sans compter.

Au fait... t’as un message de ton banquier, il faut que tu le rappelles d’urgence.

Tu blêmis.

 

Quand tu seras salariée, tu te feras plein de thunes (nan j’rigole !).

Tu feras virer ton maigre salaire. Et c’est là que tu t’apercevras que cette carte est définitivement ta meilleure ennemie, et pour des décennies.

 

Ce n'est pas une corne d'abondance, c'est un puit de dépenses sans fond.

 

C’est aussi une tête de mule, tous les mois vers le 15, elle refuse de te donner de l’argent.

Putain de carte va !

 

Tu manges à crédit, tu t’habilles à crédit, tu fais de l’essence à crédit, tu pars en vacances à crédit.

Tu paies plus tard. Ça te donne l’illusion que ta vie est passionnante.

 

Pendant tout ce temps-là, sans que tu le saches, ton banquier joue et gagne un paquet de fric avec ton pitoyable salaire et tes maigres éconocroques.

 

Courage, c’est bientôt la retraite.

 

 

 

TES BASKETS

    T'es un(e) frimeur(se)

 

Soit t’es un dingue de la course à pied qui se la raconte

Soit t’es un frimeur de première irrécupérable

 

Après quoi tu cours comme ça ? dis.

T’as pas fini d’user l’asphalte avec tes baskets ?

Tu crois vraiment que tu vas gagner des années de vie en courant après ta chimère ?

Tu me fatigues.

Quand je te vois passer devant moi, soufflant, ahanant, transpirant, arrogant, sûr de toi, moulé dans ton petit short bleu, j’ai envie de claquer ton petit cul musclé de bobo.

 

Heu… où j’en étais moi déjà ?

Ah oui.

 

Cesse de rire toi. Oui, toi. L’ado boutonneux.

Ta paire de grolles griffée BasketeurCélèbreMonCul, t’es pas un peu con-con de les payer un demi-smic alors que Nique, ton dealer de shoes préféré, les achète une misère à des presqu'esclaves payés 3 dollars par mois ?

 

Tu t’en fous ? C’est pas ton problème ? L’important, c’est d’avoir le staïle ?

Ah d’accord… Casse-toi.

 

Attends.

Dis... c’est marrant, on a la même pointure

Elles sont trop stylées tes Jordan's, je peux les essayer juste pour voir ?

 

 

 

TON ORDINATEUR

   T'es un(e) geek du dimanche

 

Tu n’as pas su apprivoiser la bête, tu piques donc régulièrement des crises de nerfs à cause de lui.

 

Ce n’est pas de sa faute, il est bête et basique.

Il ne fait que ce que tu lui dis ou ce que tu lui demandes.

Et si son langage te reste obscur, c’est qu’il te faudra un E.S .I. (Expert en Science Informatique).

 

Ces pro du clavier, tu les trouves partout. Ils sont très souvent, jeunes, obèses et blafards, car ces oiseaux voient peu le soleil. Tu en trouveras facilement dans ton entourage.

 

Ils sont nés avec un écran greffé dans la main et possèdent une maîtrise innée de l’objet.

Une fois passé les sarcasmes consécutifs à ton incapacité et sûrement ton grand âge, ce spécimen de la génération Z, te montrera comment mater l’engin.

 

Attention ! prends des notes, ça va aller très vite.

 

Le mieux, c’est que tu enregistres tout ce qu’elle (ou il) va t’expliquer.

Fais semblant de comprendre pour ne pas t’enfoncer davantage à ces yeux.

 

Avec la moitié des explications que t’as compris et l'autre moitié que tu récupéreras sur Gougueule,

tu finiras par t’en sortir.

Hein ?

 

C’est quoi Gougueule ?

 

 

 

TON CLOPE

   T'es un(e) fumeur(se) compulsif(ive).

 

T'es pas un soldat du feu et pourtant tous tes amis t'appellent "pompier".

Parce que, très justement, tu fumes comme un pompier.

 

Drôle d’expression.

Tiens, j’ai pris sur moi de t'en mettre l'origine (ne me remercie pas, c’est cadeau) :

 

« A l'époque (c’est pas précisé quelle époque) donc, à l’époque où les pompiers n'avaient pas encore de vêtements ignifugés, ils portaient des tenus qu'ils arrosaient avant de rentrer dans les flammes. À forte température, cette eau se transformait en vapeur, de la fumée semblait s'échapper d'eux »

D’où l’expression « fumer comme un pompier ». Je ferme la parenthèse instructive.

(source Linternaute, si tu m'crois pas)

 

Voilà, t’es moins con.

 

Tu n’as pas aimé ton premier clope. T’as trouvé ça dégueu, t’as toussé, t’as tenu bon.

Et tu as récidivé, cigarette après cigarette, paquet après paquet pour faire comme les potes.

Tu te devais de le faire.

 

Eh Morris ! Sert un cancer à tout le monde steplé !

 

Tu as beau être prévenu et averti en vaut deux, il n’y a pas moyen de t’en séparer.

Tu le sais que c’est pas bon pour toi. Mais, tu persévères, sûr que toi, tu vas en réchapper.

 

Nicotine, c’est ta cousine.

 

Aucun respect pour ton corps, ton cerveau, tes poumons, ta gorge, ta langue, ta peau, jour après jour ils encaissent 4.000 substances chimiques, années après années, jusqu’à ce qu’un organe fasse relâche, à force d’avoir trop tiré sur la corde… ou plutôt sur la cigarette.

 

Parfois, tu as un sursaut, tu te rebelles contre elle.

Tu lui dis non. Elle te tente.

Tu résistes. Elle t’aguiche

Tu lui cherche un palliatif. Mais rien ne la vaut à tes yeux. Trop forte.

Elle t’ordonne de la tirer, là, tout de suite, sur le canapé.

Tu capitules, fébrilement tu la prends.

 

Moi, ça fait 10 jours que j’ai arrêté. Tu ne peux pas savoir comment je me sens mieux.

Je ne pue plus de la gueule, je monte les escaliers sans être essoufflée, je mémorise mieux et j’ai retrouvé mon teint de jeune fille.

 

C’est bien que tu aies arrêté. T’as pris du poids non ?

- Ah bon tu trouves ?

A mon avis, tu compenses le manque avec la bouffe.

- Peut-être que tu as raison. Dis… j’peux te taper un clope?

 

 

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Neko, janvier 2021

 

 



09/01/2021

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